Inde : Une nation embrassant l’excès numérique

Propulsée par sa population jeune et une approche mobile-first, l’Inde connaît une augmentation sans précédent de l’engagement sur les réseaux sociaux. Alors que les nations occidentales comme les États-Unis montrent des signes de fatigue numérique, la démographie de l’Inde la propulse dans une nouvelle ère de connectivité et de consommation de contenu. Selon une analyse récente de GWI, les adultes des pays développés passent moins de temps sur les plateformes sociales, tandis que l’Inde rompt cette tendance avec une utilisation record.

Les chiffres parlent d’eux-mêmes

Fin 2024, les nations occidentales avaient enregistré une baisse de près de 10% de l’usage quotidien des médias sociaux par rapport à leur apogée, notamment en Europe. Cependant, l’Inde prospère, avec ses utilisateurs consacrant en moyenne 2 heures et 28 minutes par jour aux réseaux sociaux, éclipser à la fois les États-Unis et l’Europe en matière de connectivité. L’âge médian de seulement 28,8 ans en Inde souligne le paysage numérique vibrant et axé sur les jeunes du pays, selon Times of India.

Préférences de plateforme : Quand l’Est rencontre le numérique

L’appétit numérique de l’Inde est influencé par une préférence pour les plateformes offrant des expériences mobiles et centrées sur la vidéo. WhatsApp, YouTube et Instagram captent l’attention, avec des formats de vidéo courte comme Reels et Shorts en tête. Cet enthousiasme contraste fortement avec l’Occident, où des plateformes comme TikTok restent populaires, bien que la dynamique de leur utilisation soit en train de changer.

Le déclin occidental : de la frénésie à la désillusion

Pour de nombreux utilisateurs occidentaux, l’attrait des réseaux sociaux faiblit, les adolescents et les jeunes dans la vingtaine étant les principaux moteurs de ce changement. L’Occident assiste à une évolution du défilement réflexe vers des activités en ligne plus réfléchies. Le terme “la frénésie est désormais une désillusion” décrit bien ce nouveau sentiment, alors que la saturation des médias sociaux cède la place à des efforts de désintoxication numérique.

L’« enshittification » des plateformes numériques

Faisant écho à ce changement, l’écrivain technologique Cory Doctorow décrit le cycle d’« enshittification » que subissent les plateformes numériques : initialement bénéfiques pour les utilisateurs, puis transférant progressivement la valeur aux clients commerciaux, et enfin extrayant un profit maximal pour les actionnaires. Ce cycle entraîne une désillusion des utilisateurs à un moment où le contenu généré par l’IA exacerbe les préoccupations.

Désintoxication numérique : une réponse occidentale

Face aux manipulations de l’IA et à la surcharge de contenu, des mouvements de base comme le “Mouvement LOG OFF” plaident pour rejeter l’emprise de l’économie de l’attention. Malgré les liens ancrés entre les géants des médias sociaux et les gouvernements occidentaux, les appels à la régulation et à la désintoxication numérique se font de plus en plus pressants.

Alors que l’Inde savoure son engagement numérique avec une verve juvénile, l’Occident contemple une réévaluation de ses habitudes en ligne. Cette dichotomie met en lumière un changement mondial dans la perception et l’utilisation des réseaux sociaux à travers les cultures.