Le Début d’une Controverse
En l’an 2000, une étude influente a été publiée, affirmant que l’herbicide Roundup de Monsanto et son ingrédient actif, le glyphosate, étaient sans danger. Cette étude, rédigée par Gary Williams, Robert Kroes et Ian Munro, est rapidement devenue une pierre angulaire pour Monsanto, car les régulateurs du monde entier ont cité les conclusions pour approuver la sécurité du glyphosate.
Les Coulisses de l’Influence Scientifique
Avance rapide de plus d’une décennie et des courriels internes, tissés discursivement dans des batailles juridiques, ont commencé à dénouer un récit troublant. Selon The Guardian, il a été révélé que l’indépendance supposée du document n’était qu’une façade, masquant une implication profonde de Monsanto dans la rédaction fantôme de la recherche. Cette révélation provenait d’emails où des responsables de Monsanto félicitaient les efforts secrets de leurs scientifiques et célébraient la publication du document comme un triomphe dans leur stratégie baptisée “Liberté d’Opérer” (FTO).
La Dure Vérité Émerge
Les accolades ne se sont pas arrêtées au sein de l’entreprise. Hugh Grant, lors de son ascension au poste de PDG, a largement félicité l’équipe pour son rôle dans le renforcement de la position du marché de Roundup grâce à cette étude. Cependant, en 2015, d’autres courriels ont émergé, impliquant un historique de pratiques de rédaction fantôme, où des scientifiques étaient payés pour prêter leurs noms et leurs réputations à des études rédigées par Monsanto.
Conséquences Légales et Éthiques
Le scandale entourant cette pièce rédigée de manière fantôme a atteint son apogée lorsque des procès avec jury ont accordé des milliards de dommages et intérêts aux plaignants atteints de cancer, exposant les pratiques trompeuses de Monsanto à un public mondial. Malgré les affirmations de Monsanto - maintenant propriété de Bayer - selon lesquelles les organismes de réglementation du monde entier jugent toujours le glyphosate sûr, cette rétractation jette une longue ombre sur l’héritage de l’entreprise. La rétractation a été un coup de grâce qui a mis en lumière le risque inhérent à la recherche potentiellement biaisée par le parrainage d’entreprise.
Un Appel à la Vigilance sur l’Intégrité Scientifique
Alors que la poussière retombe, Brent Wisner, un avocat principal dans le litige contre Monsanto, a qualifié cela de réveil pour les journaux scientifiques. Il a souligné la nécessité de garde-fous stricts pour empêcher de telles violations de l’intégrité académique, garantissant que la recherche reste un pilier impartial sur lequel les décisions de santé et de sécurité de la société sont basées.
Ce qui Nous Attend
Au milieu de ces révélations, le contexte plus large de la sécurité du glyphosate continue d’être débattu. Avec une nouvelle évaluation prévue pour les commentaires publics par l’EPA en 2026, l’évolution de ce récit est tout autant une question de méthodologie scientifique que d’éthique.
Cette rétractation met en lumière les couches complexes de l’influence et de la responsabilité au sein de la recherche scientifique et oblige à reconsidérer la manière dont les conclusions fondées sur des preuves sont atteintes, distribuées et dignes de confiance dans les sphères publiques et professionnelles.